Sexualité des jeunes en 2024 : risques, nouvelles infos, solutions concrètes

par | Nov 1, 2025 | Sexo

Sexualité chez les jeunes : en 2024, 47 % des Français·es de 17 ans déclarent déjà une expérience sexuelle complète, selon l’enquête ESCAPAD (OFDT, 2023). Autre chiffre marquant : les tests de dépistage des IST ont bondi de 29 % l’an passé chez les 15-24 ans. Ces données révèlent une réalité : si l’accès à l’information progresse, les risques persistent. Dans ce panorama factuel, décryptons les comportements, les défis éducatifs et les solutions concrètes pour une sexualité plus éclairée.

Cartographie 2024 des comportements sexuels des 15-24 ans

Des premiers rapports plus tardifs, mais plus exposés

De 1992 à 2022, l’âge moyen du premier rapport est passé de 17,2 ans à 17,6 ans (INED). Ce décalage, quoique léger, s’accompagne d’une hyper-connexion numérique : 88 % des 15-24 ans consultent chaque jour un réseau social, espace où circulent autant de mythes que d’informations fiables.

Points-clés :

  • 32 % des jeunes Français disent avoir découvert la pornographie avant 14 ans.
  • 61 % des 18-24 ans estiment qu’internet a façonné leur vision de la vie intime.
  • 24 % seulement déclarent aborder librement la contraception avec un adulte référent.

D’un côté, l’éducation formelle recule – seulement 21 % des lycéens rapportent avoir eu trois séances d’éducation à la sexualité en 2023, seuil légal fixé par la loi Aubry (2001). De l’autre, l’expérience numérique amplifie les attentes et parfois la pression de performance.

L’influence des séries et des réseaux

Dans Sex Education, Euphoria ou encore Skam, la sexualité est crue, frontale, souvent progressiste. Ces fictions façonnent les normes. Lorsque Zendaya, primée aux Emmy Awards, évoque la santé mentale liée au consentement, TikTok enregistre une hausse de 17 % de vidéos taguées #SafeSex la même semaine (Data Reels, 2023). Reste que la distance entre écran et réalité sanitaire demeure.

Pourquoi l’éducation sexuelle patine-t-elle encore à l’école ?

La question taraude parents, enseignants et décideurs publics.

Un cadre légal, mais des moyens inégaux

La circulaire de 2018 exige trois séances annuelles en collège et lycée. Pourtant, 42 % des chefs d’établissement avouent n’en organiser qu’une seule, faute de formation (Inspection générale, 2022). Les ONG comme Planning familial et Sidaction compensent, mais la couverture géographique reste hétérogène : 65 % des interventions se concentrent dans les métropoles régionales.

La parole des enseignant·es

Témoignage recueilli à Lille : « Je suis prête à en parler, mais je n’ai qu’une heure dans l’année », confie Claire, professeure de SVT. Son sentiment d’impuissance rejoint celui de 54 % de ses collègues, selon le Snes-FSU.

Opinion personnelle : tant que la sexualité sera cantonnée à un module annexe, les tabous prospéreront. Je plaide pour une approche transversale, insérée dans l’EMC, la littérature et même l’histoire.

Quels risques sanitaires guettent la génération Z ?

IST en hausse, contraception en baisse : état des lieux

Santé publique France révèle un record de 34 000 nouvelles infections à la chlamydia chez les 15-24 ans en 2023, soit +14 % en un an. Parallèlement, les ventes de préservatifs masculins ont chuté de 9 %. Le remboursement intégral des préservatifs Eden, annoncé en janvier 2023, peine donc à inverser la courbe.

Autre signal : la baisse du recours à la pilule de 7 points depuis 2012 chez les 18-25 ans (ANSM, 2023). Les jeunes explorent l’implant, l’anneau ou la symptothermie, mais l’accompagnement médical ne suit pas toujours.

« Comment reconnaître une infection sexuellement transmissible ? »

Les symptômes varient. Les plus courants : brûlures urinaires, pertes inhabituelles, boutons génitaux. Mais 70 % des chlamydioses restent asymptomatiques. D’où l’importance du dépistage gratuit dans les CeGIDD tous les six mois pour toute personne sexuellement active.

Vers une sexualité responsable : pistes et recommandations

Lever les freins culturels et logistiques

  • Déployer une application publique de géolocalisation des points de dépistage, sur le modèle de « Where to test » de l’OMS.
  • Renforcer la formation initiale des enseignants : 20 heures minimum dédiées à la santé sexuelle à l’Inspé.
  • Multiplier les campagnes multicanales (YouTube, Twitch, Snapchat) avec des influenceurs validés par des infectiologues.

Impliquer la sphère familiale

Le dialogue parents-enfants reste déterminant. Or seuls 37 % des 15-17 ans disent pouvoir poser des questions intimes à leurs parents. Inspirons-nous du modèle néerlandais : ateliers intergénérationnels dès le primaire ont permis de diviser par deux le taux de grossesses adolescentes depuis 2001.

Nuancer la liberté numérique

D’un côté, les contenus éducatifs gratuits (campagnes de l’UNESCO, vlogs d’Alix Gavoille) démocratisent l’accès au savoir. Mais de l’autre, l’algorithme favorise la viralité du spectaculaire. Éduquer au média, c’est aussi éduquer au consentement.

Focus sur la santé mentale

Association souvent oubliée : 18 % des jeunes ayant vécu une relation sexuelle non consentie présentent un syndrome dépressif sévère (Étude Edudev, 2022). Inclure les psychologues scolaires dans la prévention évoque la connexion entre intimité et bien-être, sujet que nous approfondissons régulièrement dans notre rubrique santé mentale.

Recommandations pratiques pour la génération Z

  • Dépistage : tous les six mois, gratuit en CeGIDD.
  • Double protection : préservatif + méthode contraceptive.
  • Consentement clair : un « oui » enthousiaste, réversible à tout moment.
  • Culture numérique critique : vérifier les sources, signaler un contenu douteux.
  • Santé mentale : consulter en cas de malaise post-rapport.

Et après ?

La sexualité chez les jeunes change au rythme des innovations, des séries et des luttes féministes. Mais les fondamentaux restent immuables : information fiable, respect de soi, respect de l’autre. Reporter et spécialiste, je mesure chaque jour l’écart entre données et vécu. À vous, lecteurs, de transformer ces chiffres en pratiques éclairées. Prolongeons ensemble cette exploration, qu’il s’agisse de contraception d’urgence, de santé mentale ou de parentalité précoce : d’autres analyses vous attendent.