Sextoy connecté : en 2024, 37 % des Français·es déclarent avoir déjà testé un jouet intime piloté par smartphone (sondage Ifop, janvier 2024). C’est 11 points de plus qu’en 2020. Autant dire que la révolution sensorielle est en marche. Prix, fonctionnalités, sécurité : je vous décrypte la déferlante high-tech qui transforme la table de nuit en mini-laboratoire d’innovations torrides. Prêts pour un tour d’horizon sans tabou ?
Le boom des sextoys connectés en 2024
2023 aura été l’année de la consolidation ; 2024 celle de l’explosion. Les ventes mondiales de gadgets sexuels intelligents devraient atteindre 10,8 milliards de dollars cette année (projection Statista, mars 2024), soit +18 % par rapport à 2022. L’Europe pèse 29 % de ce marché, derrière l’Asie, qui caracole à 36 %.
Paris n’est pas en reste : lors du dernier Salon « Lovelife Tech Expo » organisé à la Villette en novembre 2023, 140 start-ups – dont 27 françaises – ont présenté des prototypes alliant réalité virtuelle (VR), intelligence artificielle et bio-capteurs. À retenir :
- Le vibromasseur Luna AI de la lyonnaise Aivy, capable d’adapter ses pulsations aux battements cardiaques détectés via une bague connectée.
- Le masturbateur Orion 2.0 de Kiiroo (Amsterdam) doté d’un algorithme de reconnaissance vocale pour synchroniser les mouvements avec un podcast coquin (oui, vraiment).
- Les cockrings thermiques de Sex-Sense, qui modulent la température de +/- 3 °C pour stimuler les récepteurs sensoriels TRPM8, découverts par le Prix Nobel David Julius en 2021.
Ces chiffres et ces noms donnent le vertige ? Ça tombe bien, c’est tout l’objet !
L’effet post-pandémie
Confinement, boom du e-commerce et démocratisation du paiement discret ont libéré la parole. Selon l’Observatoire français de la sexualité (OFS), 56 % des moins de 35 ans considèrent l’usage d’un sextoy high-tech comme « un acte d’auto-soin » comparable au yoga. De quoi faire sourire Simone de Beauvoir, qui dénonçait déjà, en 1949, l’injonction au silence des désirs féminins.
Comment choisir son sextoy connecté ?
La question revient sans cesse dans mes DM : « Par où commencer, Nora ? ». Spoiler : il n’y a pas de mauvais élève, seulement un mauvais brief.
1. Vérifier la sécurité des données
Un court rappel : en 2022, l’application We-Vibe a écopé d’une amende de 4,5 millions de dollars pour collecte abusive de données d’usage. Depuis, la CNIL et l’Agence européenne pour la cybersécurité (ENISA) recommandent le chiffrement AES-256 et la suppression automatique des historiques après 30 jours. Avant d’ajouter au panier, scrutez donc :
- Politique de confidentialité claire (pas de revente à des tiers).
- Mise à jour logicielle régulière (patchs de sécurité).
- Mode hors-ligne disponible.
2. Matériaux et normes
Silicone médical (sans phtalates), ABS hypoallergénique et label CE : la Sainte Trinité. Le marquage RoHS garantit, lui, l’absence de métaux lourds. Exit les PVC d’antan, suspects de libérer du cadmium sous chaleur – mentionnée dans un rapport de l’ANSES en mai 2023.
3. Fonctionnalités à la carte
Voici les plus demandées en boutique spécialisée (baromètre Passage du Désir, février 2024) :
- Bluetooth longue portée (jusqu’à 12 m) pour jeu discret au resto.
- Commande à distance via internet (idéal pour couples longue distance).
- Synchronisation musicale – merci Spotify.
- Mode « session guidée » : vibrations pré-programmées façon coach sportif.
- Compatibilité VR/AR pour immersion totale.
4. Budget
Comptez de 60 € pour un œuf vibrant d’entrée de gamme à plus de 300 € pour un stimulateur clitoridien à pression d’air integrant l’IA (type Satisfyer Love Guru). Un investissement, certes, mais la longévité est au rendez-vous : batterie Li-ion 800 mAh, 120 minutes d’autonomie en continu, selon les fiches techniques 2024.
Quelles innovations vont pimenter nos nuits ?
Le CES de Las Vegas, longtemps pudibond, a consacré en janvier 2024 un espace « Sex Tech » de 2 000 m². J’y étais, carnet à la main – et grand sourire derrière mon badge presse.
La bio-sensorielle
Grâce aux capteurs EMG (électromyographie), le nouveau plug Analytika d’EiBliss mesure les micro-contractions du plancher pelvien. Objectif : proposer des exercices Kegel ludiques, gamifiés, et prévenir l’incontinence (clin d’œil à nos articles santé féminine).
L’éco-responsable
Côté green tech, l’allemand Fun Factory a dévoilé un vibro en bioplastique issu de canne à sucre, rechargeable par induction solaire. D’un côté, le geste pour la planète ; de l’autre, la question de la durabilité du matériau, encore à l’étude à l’Université de Hambourg.
L’intelligence artificielle générative
Oui, ChatGPT a un cousin lubrique : le module PleasurePrompt de Lovense, qui génère des scénarios érotiques personnalisés en fonction de vos playlists Spotify et de vos lectures Kindle. Fascinant, mais qu’en dira la CNIL ?
Pourquoi les sextoys connectés divisent-ils encore ?
D’un côté, on salue l’émancipation sexuelle. La Dre Shere Hite le prédisait déjà dans son Rapport de 1976 : l’éducation orgasmique passerait par la technologie. De l’autre, certaines associations de défense de la vie privée (La Quadrature du Net, Electronic Frontier Foundation) tirent la sonnette d’alarme sur la collecte de données intimes.
Autre débat : l’accessibilité. Le collectif HandiLove rappelle que 15 % des Français ont une limitation motrice (OMS, 2023) et que les interfaces tactiles ne sont pas toujours adaptées. Les fabricants travaillent sur des commandes vocales et des poignées ergonomiques, mais le chemin reste long.
Qu’en est-il de la charge mentale ?
Paradoxalement, la profusion de choix peut générer du stress. « On passe plus de temps à comparer qu’à jouir » plaisantait récemment la sexologue Lesly Chubat dans l’émission « Le Cœur net » (France Inter, avril 2024). L’important reste le consentement, l’envie et l’exploration progressive : une valeur sûre depuis… l’invention du premier vibromasseur mécanique, breveté en 1869 par le docteur George Taylor – so chic, so vintage !
Comment bien débuter ? (réponse claire et directe)
Qu’est-ce qu’un bon « premier sextoy connecté » ? Choisissez un modèle simple, mono-fonction, compatible iOS/Android. Pourquoi ? Moins de réglages, donc moins d’appréhension. Un mini-vibro externe type We-Vibe Moxie (74 g, 8 modes) est parfait. Comment l’utiliser ? Téléchargez l’appli, activez le Bluetooth, posez-le sur la zone souhaitée, respirez. Réglez l’intensité progressivement – votre corps est le meilleur guide.
D’un côté le plaisir, de l’autre la prudence
On l’a vu, la technologie ouvre des horizons quasi illimités : réalité virtuelle, IA, bio-feedback. Mais ne laissez pas l’enthousiasme masquer les points de vigilance : respect des données, compatibilité cutanée, charge mentale. À l’image de la marche entre Montmartre et Pigalle : quelques marches pour accéder au frisson, mais gardez l’équilibre !
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Je pourrais encore vous parler des lubrifiants comestibles à base de yuzu, du retour du porte-jarretelles holographique ou de la niche des oreillers BDSM éthiques… mais chut, gardons-nous ça pour une prochaine escapade éditoriale. Partagez-moi vos découvertes ou vos hésitations : j’adore lire vos histoires (et y répondre). Après tout, la curiosité est le plus délicieux des moteurs.

